BONNEAU (épouse GERLAUD) Danielle - 1960 L
BONNEAU (Danielle, épouse GERLAUD), née le 30 mai 1940 à Paris, décédée à Rouen (Seine-Maritime) le 13 juillet 2015. – Promotion de 1960 L.
C’est avec émotion que je vais évoquer Danielle Bonneau Gerlaud, qui était ma cousine . Je l’avais précédée à l’École en 1955 . Elle y entra en 1960 .
Après une agrégation de lettres classiques, elle fut nommée à Rouen, ainsi que Bernard Gerlaud, normalien qu’elle avait connu sur les bancs de la Sorbonne au cours de latin pour agrégatifs, et qu’elle épousa en 1965 .
Tous deux s’installèrent, sur les hauteurs de Rouen, dans leur jolie maison de Bihorel qu’ils ne quittèrent qu’à leur mort, lui cinq ans avant elle . Ils ont eu trois garçons, et le malheur de perdre le deuxième, tué sur la route à l’âge de vingt ans . Le dernier est animateur de visites des monuments de Paris ; l’aîné, agrégé de lettres classiques, normalien de l’ENS de Fontenay-aux-Roses, est professeur de lettres au Havre .
Danielle Gerlaud, après avoir enseigné dans les classes du secondaire de l’ancien lycée Jeanne-d’Arc, fut nommée en 1970 dans les classes de lettres supé- rieures et de première supérieure, qu’elle se partagea avec son mari (lui chargé du grec et du latin, elle, de l’initiation au grec et de la littérature française) . Lors de leur départ en retraite, puis de leurs obsèques, leurs anciens élèves ont témoigné du respect et de la reconnaissance qu’ils avaient pour ce couple de professeurs exemplaires .
Tous deux ont publié une édition scolaire de l’Émile, puis, tandis que Bernard Gerlaud se consacrait à la traduction et l’édition critique des Dionysiaques de Nonnos de Panopolis, Danielle Gerlaud assura la présidence de l’Association des professeurs en classes préparatoires, et milita à la suite de madame de Romilly contre la destruc- tion programmée de l’enseignement du latin et du grec .
Lors de sa retraite, conseillère aux affaires culturelles de la mairie de Bihorel pendant sept ans, elle participa à un ouvrage collectif sur l’histoire de sa région . Mais surtout c’est à la bibliothèque de Bihorel, qu’elle anima pendant douze ans, qu’elle consacra toute sa compétence et sa créativité, jusqu’à ce que la maladie invalidante, qui n’entamait en rien la vivacité de son esprit, l’obligeât à renoncer à ses fonctions . Elle organisait des animations et des expositions autour de thèmes variés, souvent à l’intention du jeune public qu’elle voulait attirer à la lecture . Les professeurs des classes qui visitaient ces expositions ont pu apprécier l’important travail de recherche et de mise en valeur qu’elle y consacrait et c’est en hommage à ce dévouement qu’une salle de la Bibliothèque porte désormais son nom .
Elle laisse chez ceux qui ont eu la chance de la connaître un grand vide, et pour nous, sa famille, un souvenir à la fois douloureux et vivant .
Renée LOUCHE BONNEAU (1955 L)