FONTAINE Jacques - 1940 l
FONTAINE (Jacques), né le 25 avril 1922 aux Lilas (Seine), décédé le 31 mai 2015 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine). – Promotion de 1940 l.
Quelques semaines après son quatre-vingt-treizième anniversaire, le 31 mai 2015, nous a quittés en la personne du professeur Jacques Fontaine, membre de l’Institut, l’un des plus illustres spécialistes internationaux de la latinité chrétienne et de l’Antiquité tardive . Ses obsèques ont été célébrées dans l’église parisienne de Saint-Germain-des- Prés, le 12 juin, par son ancien élève monseigneur Claude Dagens (1959 l), évêque d’Angoulême et membre de l’Aca- démie française . L’assistance nombreuse attestait avec éloquence du rayonnement du défunt et de l’attachement porté à l’homme .
Il est impossible de rendre compte, en quelques mots et lignes, de l’intense acti- vité d’un savant exceptionnel au parcours exemplaire, des collèges de Senlis et de Compiègne à la khâgne du lycée Henri-IV et à l’École normale supérieure, où Jacques Fontaine entra à l’âge de 18 ans pour être, en 1943, reçu premier à l’agréga- tion des lettres à 21 ans . Tout aussitôt membre, à Madrid, de la Casa de Velazquez, il y commence des recherches sur Isidore de Séville qui, après un passage par le lycée Malherbe puis par la faculté des lettres de Caen, vont le conduire à la soutenance, en 1957, à 35 ans, d’une monumentale thèse d’État sur ce « passeur » privilégié de la culture antique vers le Moyen Âge – avec, en thèse dite alors « complémentaire », une édition remarquée de son Traité de la nature . Deux ans plus tard, le voici professeur titulaire de langue et littérature latines à la Sorbonne : il y enseignera jusqu’en 1988, pendant presque trente ans, et y formera d’innombrables étudiants, de la licence au doctorat . Tous en ont gardé le souvenir ébloui d’un érudit et d’un orateur également hors pair ; plusieurs de mes camarades d’études, à l’École, suivaient tel de ses cours sans y être nullement tenus, pour le seul plaisir de goûter la parole du Maître . Mais ce n’était pas seulement affaire d’éloquence : il faut dire que Jacques Fontaine préparait ses cours de licence comme d’autres ne préparent pas leurs cours d’agrégation, avec une rigueur impeccable, y compris sur les grands textes d’une latinité classique qu’il maîtrisait à fond et expliquait avec un brio que l’on n’oubliait pas (par exemple, l’Agricola et la Germanie de Tacite quand l’auteur de ces lignes était agrégatif) ; quant à ceux qui ont eu le privilège de travailler sous sa conduite, ils se rappellent la rapidité avec laquelle il leur renvoyait, surabondamment annotées (d’une écriture d’ailleurs redoutable à déchiffrer), les pages de mémoire ou de thèse qu’ils lui soumettaient .
À partir de cet observatoire privilégié de la christianisation et de la transmis- sion de la culture antique que constituait l’œuvre d’Isidore, et singulièrement les Étymologies, l’immense curiosité et l’ardeur infatigable de Jacques Fontaine eurent tôt fait de se tourner vers d’autres objets scientifiques : à vrai dire, à peu près toute la littérature latine de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge, du iiie au ixe siècle, de l’Espagne à la Gaule, de l’Italie à l’Afrique, de Tertullien aux Mozarabes, des Romains aux « Barbares », des païens aux chrétiens, de la prose à la poésie, avec la plus extrême attention aux lentes évolutions des genres littéraires et à leurs mélanges novateurs, aux interférences entre la langue, la littérature et les arts, à l’inscription des textes dans leur contexte historique, voire archéologique, religieux et culturel, à la transmission de ces textes et de leurs contenus de l’Antiquité classique au Moyen Âge – sans négliger ce que l’on appelle aujourd’hui la méthodologie de la recherche, en bien des mises au point brillantissimes . Cela s’est traduit, outre une fidélité jamais interrompue et sans doute significative à l’encyclopédique Isidore, par une véritable floraison de livres, éditions de textes et ouvrages de synthèse (un dernier ne tardera du reste guère à paraître, l’énorme t . 6 de cette Nouvelle histoire de la littérature latine que le Maître aura mis en œuvre avec l’indéfectible soutien de son élève, Jean-Denis Berger, 1975 l), mais aussi par des centaines d’articles, de communications partout dans le monde, ainsi que de comptes rendus dont les dimensions manifestaient l’acribie et la générosité du lecteur – le tout dans une langue limpide, recherchée comme celle de nombre de ces auteurs tardifs que le savant étudiait, mais loin des jargons pédantesques . C’est que jamais Jacques Fontaine, par ailleurs traducteur remarquablement expressif et dominant maintes langues étrangères, ne dissociait la science de la beauté dans son attention conjointe à la langue et à la littérature, lui qui parsemait ses cours et séminaires de citations de nos classiques, et qui prenait encore plaisir à une relecture de Molière à l’été 2014 . Détenteur humaniste de cette culture générale vaste et profonde à la fois qu’avait su lui donner l’enseignement secondaire de la iiie République à son apogée, il ne crut jamais que la platitude de l’expression fût le meilleur gage de la rigueur scientifique, non plus qu’une spécialisation myope ; ses élèves lui en étaient reconnaissants .
Il importe enfin de préciser qu’au zèle pédagogique, à l’activité intellectuelle et aux honneurs académiques, Jacques Fontaine sut ajouter les responsabilités collec- tives : co-fondateur de l’Association Internationale d’Études Patristiques, il a siégé dans bien des sociétés savantes, françaises et étrangères, et dans bien des conseils scientifiques, a dirigé des centres et des groupements de recherche (notamment, en Sorbonne, le centre « Lenain de Tillemont », de 1970 à 1988), et a puissam- ment contribué à rapprocher l’Institut d’Études Augustiniennes, qu’il a longuement présidé avec dilection, de la Sorbonne et du CNRS . Il n’était que justice que cet ample rayonnement lui valût d’être élu, en 1983, membre de l’Académie des inscrip- tions et belles-lettres, où il fut reçu le 2 mars 1984 . Il prit, à son habitude, une part active à son fonctionnement, et la présida en 1993, en même temps que l’Institut de France . Membre de maintes académies étrangères et l’un des rares lauréats de la prestigieuse médaille de « Cultore di Roma », il était encore officier de la Légion d’honneur, chevalier des Arts et des Lettres, commandeur des Palmes académiques, et le Saint-Siège l’avait fait commandeur de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand . Tout naturellement, et en un moment difficile, la rude année 1968, il présida égale- ment la Société des études latines .
Une telle carrière, servie par un perpétuel dynamisme et un enthousiasme commu- nicatif, fait forte impression . Mais ce qui impressionnait plus encore, peut-être, était l’humilité de Jacques Fontaine, pourtant conscient de sa valeur, ainsi que sa géné- rosité sans bornes (jusqu’à préférer à l’hommage d’une épée d’académicien l’offre de livres à la Pologne) . Toujours il était prêt à suggérer une idée, à offrir une entremise, sans jamais la moindre marque de hauteur – malgré un premier abord d’une raideur un peu militaire, mais qui cédait bien vite la place à l’humour ; il préférait également dire son admiration, pour un illustre maître ou un chercheur débutant, plutôt que de s’abaisser au dénigrement, et fuyait, jusque dans l’extrême vieillesse, le lamento morose sur l’infelicitas temporum au profit d’un optimisme raisonné – ce qui n’a probablement pas été étranger à sa capacité de former des disciples, nombreux et fidèles, stimulés par l’encyclopédisme du savant, par le génie du professeur et par la qualité de l’homme, et heureux de se sentir à la fois totalement libres de leurs choix et guidés avec sûreté par un maître foncièrement bienveillant . Réceptif aux sugges- tions des « petits » comme des « grands », s’il eut évidemment droit, en 1992, à trois volumes de Mélanges « officiels », il n’en réserva pas moins, à son départ à la retraite en juin 1988, un accueil enthousiaste aux miscellanées hautement fantaisistes que ses plus jeunes élèves lui avaient préparées . Affaire de caractère, sans doute, et contre- coup probable d’une trajectoire personnelle où les réussites éclatantes n’avaient pas fait oublier les terribles épreuves à l’orphelin de père, qui devait plus tard perdre son fils puis sa femme, irremplaçable compagne, à bien peu d’intervalle . Question de convictions, enfin : sans en faire étalage, Jacques Fontaine ne cachait pas non plus sa foi chrétienne, qui n’avait pas été sans incidence sur ses orientations scien- tifiques, dès son Diplôme d’études supérieures consacré en 1942, sous la direction de Jean Bayet (1912 l), à saint Augustin . Cette foi l’a nourri tout au long de sa vie, éclairant les recherches de ce parfait humaniste chrétien sans jamais les brider, et l’a accompagné jusqu’au seuil de la mort ; il me plaît donc à présent d’imaginer, comme sur une mosaïque ravennate, saint Martin et saint Hilaire, saint Damase et saint Paulin, saint Ambroise et saint Augustin, saint Grégoire et saint Isidore, invitant Jacques Fontaine – lui qui les a tant lus et qui a tant aidé à les lire, mais aussi à les comprendre, voire à les aimer – à entrer à jamais, en loyal serviteur, dans la joie de leur Maître et du sien .
Ici-bas, il nous laisse d’innombrables travaux, dont nul spécialiste n’ignore la fécondité dans maints domaines, et surtout le plus haut des exemples . Celui d’un Maître, dans la plus riche acception du terme, d’un géant qui voulait croire que les nains qu’il portait sur ses épaules verraient plus loin que lui, ou simplement d’un jardinier, comme il disait modestement, qui espérait que d’autres après lui feraient pousser tel arbre qu’il avait planté . Celui d’un savant et d’un homme qui sut, au plus haut point, manifester la qualité en laquelle Quintilien (encore un Espagnol, qu’il aimait à citer) a voulu faire voir le couronnement de son Institution oratoire, qui s’achève précisément par ces deux mots : bona uoluntas .
Vincent ZARINI (1981 l)
PS : On pourra réentendre la belle voix de J . Fontaine, dans un long entretien radiopho- nique, sur http://www.canalacademie.com/ida947-Les-sources-de-l-Antiquite-tardive.html Une bibliographie complète de J . Fontaine, jusqu’à l’année 1992, se trouve dans le vol . 1 (Tables et index) des Mélanges qui lui ont alors été dédiés sous le titre De Tertullien aux Mozarabes (Paris, Institut d’Études Augustiniennes, p . XIX et suivantes) . Un complément a été fourni, pour les années suivantes, dans la livraison 62/1 (2016) de la Revue d’Études augustiniennes et patristiques .
Une première version de cette notice a été publiée dans la Revue des Études Latines (93, 2015) .
De mortuis nihil nisi bonum . Cette formule latine, mon grand-père Jacques me l’a souvent répétée . « Des morts, il ne faut rien dire si ce n’est du bien » . Et pourtant, je ne voudrais pas le figer dans le marbre ou l’airain . Car sous le buste du latiniste émérite, il y avait un éternel jeune homme plein de fougue, mû par une curiosité d’esprit insatiable . Jusque sur son lit de mort, il me bombardait de questions sur mon activité au Canard enchaîné .
Sous l’homme qui semblait vivre enfermé dans l’Antiquité au point de sembler d’une étonnante naïveté sur la politique de son siècle, il y avait un être résolument ancré dans le présent et tourné vers l’avenir, peut-être pour éviter de se replonger dans les affres du passé, marqué comme il l’avait été dès ses onze ans par la perte soudaine de son père .
Sous le profil du professeur inflexible – mon père Marc se souvenait de sa « bouche en cul de poule » lorsqu’il siégeait au jury de l’agrégation des lettres – il y avait aussi un vrai tendre . Ma grand-mère Anne, qui était sa vraie moitié mais aussi sa bous- sole et sa bouée, il l’appelait « mon chat », et il pouvait nous lancer, à mon père ou à moi (nous sommes une dynastie de fils uniques) : « Comment vas-tu, mon gros Loulou ? » .
Professeur dans l’âme, comme ensuite mon père Marc, Jacques pouvait se lancer à tout propos dans des cours improvisés, et ralentir une solennelle visite avec ses confrères académiciens par un feu roulant de questions . Mais c’était aussi un farceur- né, dans le sillage de son père Fernand qui s’était fait photographier en Kaiser et qui possédait une collection reliée de L’Assiette au beurre mais aussi une édition bibliophilique illustrée de Rabelais . Jacques pouvait déployer un humour, allant de la gouaille de son enfance dans les quartiers populaires des Lilas et de Montmartre à l’ironie piquante, voire urticante, de l’universitaire .
Jacques n’était pas qu’un puits de science, il pouvait vous faire rire aux larmes par ses traits d’esprit à brûle-pourpoint . Je me souviens notamment d’un soudain éclat d’humour noir scintillant, – comme une trouée de lumière – dans les jours sombres qui ont suivi le suicide de son fils Marc, mon père, en octobre 1995 .
Lorsque Jacques a été élu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1983, une cérémonie en son honneur a eu lieu à la Sorbonne . Parmi les quatre ou cinq orateurs qui ont fait son éloge, c’est précisément avec un humour délectable qu’un de ses anciens thésards, Marc Reydellet (1958 l), a évoqué les exigences du profes- seur – qu’il comparait à un maréchal d’Empire – envers ses étudiants, dont il faisait pleurer certains, ensuite rassérénés par ma grand-mère Anne dans le rôle de l’ange consolateur .
Or je me souviens que Jacques a tenu à répondre ensuite sur un mode décalé, en citant force chansons du folklore montmartrois . De la rue d’Ulm qui lui était chère, il avait gardé le culte du canular, et il se plaisait à chanter la chanson de la « revue du bal de l’École », avec ses couplets à double entente fort lestes .
Lors de la réception qui a suivi, en 1983, je n’ai cessé de recevoir des compliments à propos de Jacques . D’habitude ce sont les parents que l’on félicite des prouesses de leurs enfants . Pour moi, c’était l’inverse, j’avais quatorze ans et tout le monde me congratulait d’avoir un grand-père aussi extraordinaire .
Jacques, je l’appelais Papato .
Tout a commencé entre nous par un échec pédagogique . Comme souvent les grands-parents, c’est lui qui avait choisi son surnom : Papaito, en espagnol, mais je n’arrivais pas du haut de mes trois ans à dire Papaito, donc c’est devenu Papato . Un enregistrement d’époque témoigne d’une autre défaite . Tout enjoué, Jacques me demande au micro : « Qu’est-ce qu’elle fait la vache ? » Je réponds : « Pas meuh » .
Après ces échecs, le dialogue du maître et de l’élève est peu à peu devenu plus fructueux entre nous . Car en plus d’être un grand-père attentif et très pieux, qui m’évangélisait en douce à chaque petite vacance passée en Normandie dans le dos de mes parents, Jacques a été mon professeur particulier, de langue et littérature, et pas seulement latines .
Quand j’ai commencé le grec en quatrième, il m’a fait étudier quelques pages de l’Évangile selon saint Jean dans le texte . Avant mon premier voyage en Grèce, l’année suivante, il m’a enseigné des rudiments de grec moderne dans sa vieille méthode Assimil .
Surtout, lorsque j’étais en hypokhâgne, il m’a fait apprendre le latin en grand débutant dans la méthode de sa collègue Simone Deléani (1949 L) . Grâce à son ardeur communicative, il a réussi à me faire rattraper ou presque le niveau des autres élèves, à raison de deux cours par semaine, le plus souvent dans un petit bureau de la Sorbonne, et de stages intensifs dans notre maison de campagne des bords de Seine, à Vieux-Port, qu’il avait appelée « Sequana » .
Ensuite, nous avons pu ensemble lire et traduire des passages de L’Énéide, puis plus tard quand je préparais l’agrégation de philosophie, étudier intégralement le livre III du De finibus de Cicéron ainsi que le De magistro de saint Augustin . C’est du coup à l’épreuve de latin de l’agrégation que j’ai été le mieux préparé !
Il expliquait tout, de front : la structure grammaticale du texte, les institutions antiques, la personnalité de l’auteur, la beauté du style . Avec quelques excursus éclai- rants qui répondaient à la curiosité insatiable que j’ai héritée de lui .
Une complicité nouvelle s’est ainsi scellée entre nous dans le latin, à la surprise de mon père Marc qu’il en avait dégoûté jadis . Des années après, j’ai entendu Jacques expliquer que j’étais un élève gratifiant, « absorbant tout comme une éponge » ; je puis assurer que c’est bien lui qui était un professeur extraordinaire, hissant sans relâche l’autre à son propre niveau d’attention et de sensibilité à la langue .
Un professeur infatigable aussi . En parallèle, quand j’étais en classe préparatoire, Jacques a continué à me faire faire du grec, et de l’allemand aussi . Il me promettait, une fois devenu adulte, de me réapprendre l’espagnol, langue si chère à son cœur . Mais nous n’en avons hélas pas pris le temps .
Nous avons étudié et appris par cœur des poèmes de Goethe ensemble, il avait un sens inné de la poésie... Il aimait réciter Le cimetière marin de Paul Valéry, en s’attardant sur « les cris aigus des filles chatouillées » . Quand j’avais une douzaine d’années, il m’a récité les premiers vers du Bateau ivre en situation alors que nous descendions, en guise de « fleuve impassible » une rivière de Suisse normande en canot pneumatique . Bien plus tard, nous nous plaisions à réciter Les Chimères de Nerval, dont il savourait un commentaire anglais savant .
Outre la myriade de vers latins et grecs qu’il abritait dans sa mémoire, il savait par cœur des centaines de vers de Victor Hugo, appris dans son jeune âge . Il faisait partie d’une génération qui apprenait encore par cœur et dont il ne reste plus que quelques spécimens . Au cours de son dernier été, en 2014, j’ai pu assister dans le parc de la résidence d’Antony, à une étonnante joute au sommet, un jeu floral comme sorti des arcanes du temps : Jacques et un couple de voisins – qui avaient près de trois siècles à eux trois – rivalisaient pour réciter le plus exactement possible le long poème Oceano Nox...
À la fin de sa vie, Jacques, en guise d’ultime viatique, aimait à répéter deux vers de Victor Hugo :
« Toutes ces choses sont passées
Comme l’ombre et comme le vent . »
Ces vers familiers, je les ai retrouvés dans Les Contemplations, au sein d’un poème déchirant que Hugo a écrit à Villequier – à quelques encablures de Vieux-Port – en hommage à Léopoldine morte...
Ces choses ne sont pas tout à fait passées comme l’ombre et comme le vent . Car, voici quelques années, le nom d’Anne Fontaine a été donné à la médiathèque d’Antony . Depuis la mort de Jacques, une partie de ses livres d’Antony constitue désormais le fonds Jacques- Fontaine, créé au sein de l’Institut des études augusti- niennes sous les auspices du professeur Vincent Zarini, le plus fidèle de ses disciples . Enfin, un don inespéré – non pas du ciel – mais à une grande institution publique : les archives personnelles de Jacques ont pu être confiées en 2017 aux Archives natio- nales qui ont accepté de recueillir ses centaines de dossiers de travail : les chemises renfermant ses cours, ses projets de communication, les manuscrits de ses livres, sa correspondance...
Un don certainement inestimable, à condition de parvenir à déchiffrer son écriture... Pas de quoi s’inquiéter, m’a assuré la jeune conservatrice des Archives nationales, Emmanuelle Giry, qui a œuvré à faire agréer ce legs : ces hiéroglyphes devraient intéresser les « paléographes du futur » !
David FONTAINE (1989 l)