SPECTOR René - 1959 s

SPECTOR (René), né le 29 août 1939 à Paris, décédé le 17 avril 2018 à Paris. – Promotion de 1959 s.


Mon père est né quelques jours avant la déclaration de guerre. Il était issu de parents juifs nés en Ukraine et en Bessarabie (aujourd’hui Moldavie), dans l’Empire russe, au début du siècle. Ils étaient venus en France peu après la première guerre mondiale, par admiration d’une France idéalisée, le « pays des droits de l’homme » (« Heureux comme Dieu en France », disait-on en yiddish). Mon grand-père put poursuivre des études de médecine, et s’installa comme généraliste puis ophtalmologue dans le 20e arrondissement de Paris.

Après avoir été mobilisé lors de la « drôle de guerre », mon grand-père fut frappé par la législation antisémite de Vichy, d’abord interdit d’exercer la médecine puis, avec ma grand-mère, déchu de la nationalité française. Il parvint, grâce à l’aide de Benoit Carteron, qui fut plus tard conseiller général du Rhône, à trouver un refuge pour sa famille dans la petite ville de Saint-Symphorien-sur-Coise, près de Lyon. Malgré le danger, que sans doute il ne percevait pas, mon père avait gardé un souvenir heureux de ces années. Il nous racontait qu’il se rappelait avoir parti- cipé à une procession catholique, en tenue d’enfant de chœur. Ils rentrèrent à Paris en 1944, juste après la Libération – mon père se souvenait d’un voyage en voiture perturbé par des bombardements.

Mon père eut une enfance singulière. Il avait montré des dons exceptionnels pour la musique, et mon grand-père avait fait le choix de ne pas l’envoyer à l’école afin qu’il pût se consacrer principalement à l’apprentissage du violon et du piano. Mon père recevait à domicile des leçons d’un précepteur. Il obtint un premier prix du Conservatoire national en solfège à l’âge de 10 ans, alors qu’il était le plus jeune de sa promotion. À 11 ans, il intégra le lycée Voltaire. Enfant aux dons éclatants, il eut un parcours scolaire brillant, remportant plusieurs prix et accessits de concours général (dont un premier prix de mathématiques). Élève en classe préparatoire scientifique au lycée Saint-Louis puis au lycée Janson-de-Sailly, il fut admis à l’École en 1959. Gérard Schiffmann (1959 s) et Pierre Le Goffic (1961 l) évoquent chacun, dans les textes qui suivent, les années à l’École, période marquée par la guerre d’Algérie, laquelle l’avait conduit un temps à adhérer au PSU.

Mon père épousa ma mère, Sylvie Landmann, qu’il avait rencontrée à l’âge de seize ans dans un camp de vacances, en 1963. Ils eurent trois enfants, Jean-Philippe, né en 1969, David, né en 1971, et moi-même, né en 1974.

Dès sa sortie de l’École en 1963, mon père obtint un poste d’assistant à l’université d’Orsay. Mathématicien, il avait pour spécialité l’analyse harmonique. Il soutint sa thèse d’État, dirigée par Jean-Pierre Kahane (1946 s), en 1969. Cette année-là, mon père fut nommé professeur à l’université d’Orléans. Enfin, il rejoignit l’université Paris-Descartes en 1985, où il resta jusqu’à sa retraite, prise en 2008. Il fut aussi, en parallèle, professeur à l’École polytechnique, entre 1971 et 1983. Michel Schreiber, qui fut son collègue à l’université Paris-Descartes, évoque l’activité professionnelle de mon père à l’université en ces termes :

« Doté d’une très grande culture mathématique, il a pu y assurer l’enseignement de presque toutes les disciplines, et ceci à tous les niveaux. Mais ce sont surtout ses remarquables qualités pédagogiques qui en ont fait un professeur capable de motiver les étudiants, y compris les plus rebelles à la compréhension de certains concepts. Sa grande gentillesse lui faisait accepter les enseignements lourds et peu attractifs du fait du nombre d’étudiants et des charges associées, les remplacements des collègues défaillants et toutes les charges afférentes. Il avait, en particulier, conçu un logiciel informatique permettant de traiter les notes et les résultats des étudiants, bien avant la mise sur le marché de ces instruments devenus maintenant banals. Il ne refusait jamais les tâches administratives les plus ingrates et les assu- mait avec bonne humeur et efficacité.

« René a activement participé, avec certains autres collègues, aux efforts impor- tants de rénovation et de développement de l’UFR, efforts qui ont abouti à sa réelle transformation.

« Mais ce qui le caractérisait particulièrement c’était son extrême gentillesse, son affabilité dans ses rapports, tant avec ses collègues qu’il traitait avec courtoisie, le personnel administratif qu’il respectait et les étudiants envers lesquels il faisait toujours preuve de beaucoup de compréhension et de bienveillance. »

Dans la seconde partie des années quatre-vingt, mon père fut heureux d’être sollicité par Georges Poitou (1945 s), alors directeur de l’École (et lui-même mathé- maticien), pour l’assister dans certaines missions. J’étais moi-même adolescent, et je me souviens de quelques séances de musique de chambre, à l’École, dans l’appar- tement du directeur, où participaient à la fois Georges Poitou et mon père (tous les deux violonistes, altistes et pianistes). Je ne suis pas parvenu à savoir précisément, trente ans plus tard, ce qu’avait été l’activité de mon père à l’École dans ces années-là. Je me souviens qu’il y consacrait beaucoup de temps, et de quelques conversations où il était question de la création d’un « magistère » de mathématiques à l’ENS. Je crois comprendre que mon père a joué un certain rôle, à cette époque, dans la structuration de la formation en mathématiques à l’École. Quelques années plus tard, mon frère David et moi-même fûmes admis à l’École.

Ce n’est pas le lieu d’évoquer en détail le père qu’il a été, le couple harmonieux qu’il formait avec ma mère, et le prix qu’il attachait à la vie familiale. Je dirai simple- ment qu’il était, pour mes frères et moi, un exemple de bonté (un trait sur lequel tous ceux qui l’ont bien connu ont insisté lors de sa disparition), de grande intelligence, et d’humour, et qu’il nous a transmis le goût du savoir, le désir de comprendre, et l’amour de la musique – que nous avons, jusqu’à ses derniers jours, pratiquée en famille. C’est à lui que je dois, en grande partie, d’être moi-même devenu chercheur.

Je remercie son ami et collègue Michel Schreiber d’avoir bien voulu évoquer, pour compléter ce texte, l’activité professionnelle de mon père à l’université Paris-Descartes.

Benjamin SPECTOR (1994 l)

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Octobre 1957, René Spector et moi rejoignons une classe de Maths Sup au lycée Saint-Louis. Une année enrichissante sous la direction d’un professeur de maths, M. Mirabel, quelque peu excentrique, peu soucieux du programme mais bon mathé- maticien, il nous fit entrevoir ce qu’étaient les mathématiques.

Octobre 1959, nous nous retrouvons, en première année à l’École. En dépit d’une situation politique tendue, on était en pleine guerre d’Algérie, ces années à l’École furent des années d’insouciance. Nos obligations académiques étaient légères et l’expansion rapide des universités augurait d’une facile entrée dans la carrière universitaire.

L’École avait encore quelques traces de son passé. En première année nous étions logés dans de peu confortables dortoirs mais regroupés par quatre dans des thurnes de travail situées, pour les scientifiques, au rez de chaussée sur un des côtés du bâtiment principal. Nous y passions beaucoup de temps et c’est là que j’ai vraiment découvert René. Fin et distingué, il réussissait à être à la fois très présent et discret, maniant en virtuose un humour et une ironie sans méchanceté. De toutes nos discussions il me reste le souvenir d’une intelligence allant très au-delà des mathématiques. Il était à l’aise dans bien des domaines, relevant et corrigeant avec finesse toute impréci- sion ou approximation hasardeuse de ses interlocuteurs. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble durant cette première année. Je me souviens d’un séjour aux sports d’hiver, d’une improbable virée, avec deux de ses amis non normaliens, pour découvrir les châteaux de la Loire, d’une tentative, vite abandonnée faute de réelle motivation, pour apprendre le russe par une méthode audiovisuelle...

À l’époque l’École était un milieu assez fermé, on ne voyait pratiquement que des élèves dans les couloirs. J’ai l’impression qu’à partir de la deuxième année René a cherché à évoluer au-delà du milieu normalien. Il est resté interne et je le rencontrais fréquemment mais il ne me semblait plus réellement centré sur l’École.

Son travail de recherche débute au milieu des années soixante et va se dérouler en deux phases. Dans un premier temps il s’intéresse à l’analyse harmonique sur les groupes abéliens localement compacts. Il s’attache en particulier à l’étude d’inva- riants de la structure locale de ces groupes. L’ensemble de ses résultats est rassemblé dans sa thèse, soutenue en 1969 et publiée en 1970 dans un Mémoire de la Société Mathématique de France.

Il se tourne ensuite vers la théorie des hypergroupes. Il s’agit en fait d’oublier le groupe pour ne retenir que la convolution sur un espace de mesures. Il a été l’un des créateurs de cette théorie et, après quelques résultats partiels, il prouve l’existence, dans le cas commutatif, d’une mesure invariante, résultat essentiel et point de départ de la théorie. Le cas général semble encore ouvert. Sans être centrale la théorie des hypergroupes reste vivante et il est remarquable que, 45 ans après leur publication, les travaux de René restent régulièrement cités.

C’est à cette époque « hypergroupe » qu’il a participé au séminaire d’analyse harmonique « Nancy-Strasbourg ». Il assistait aux séances de Nancy et cela m’a donné l’occasion de le revoir. Il nous a donné, pour le volume des comptes rendus du séminaire un très beau texte sur l’axiomatique des hypergroupes. Ma dernière rencontre avec lui a été, quelques années plus tard, au jury de l’agrégation.

Je l’ai donc peu rencontré après notre sortie de l’École et d’autres pourront mieux que moi lui rendre hommage. Dans mon souvenir il reste un homme d’une excep- tionnelle intelligence, d’une très grande ouverture d’esprit, capable d’exceller dans beaucoup de domaines et aussi une personne d’une très grande maturité. Dans toutes mes rencontres avec lui j’avais l’impression qu’il avait sur moi quelques années d’avance.

Gérard SCHIFFMANN (1959 s)

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In memoriam René Spector

J’ai connu René Spector pendant mes années d’École. Il était mathématicien, de la promotion 1959, et moi, littéraire, de la promotion 1961. Deux choses nous ont mis en relation : le tout nouveau séminaire de linguistique de Culioli (1944 l), auquel René a pris part activement (ce qui donne la mesure de sa curiosité et de son ouver- ture intellectuelles), et une passion commune pour la musique, que nous cultivions chacun à notre niveau : René était un violoniste de haut vol, j’étais un très modeste pianiste. Nous sommes devenus amis. Nous avons beaucoup joué ensemble Bach, Mozart (je l’accompagnais de mon mieux sur les pianos de l’École), et même abordé Brahms, qu’il maîtrisait avec facilité, mais où mes limites se sont vite fait sentir.

René a passé l’agrégation de mathématiques (1962), puis a épousé Sylvie (1963), et le jeune couple s’est installé dans un appartement (villa des Gobelins), qui, sans être immense, n’en logeait pas moins un piano. J’ai profité abondamment de leur accueil généreux. Souvenirs heureux de jeunesse : ambiance amicale, embellie par le charme de Sylvie, plaisir des conversations sans contrainte, sans oublier la bonne table, appréciée par l’ami célibataire que j’étais. Et point de rencontre sans musique.

À mon retour du service de coopération (fin 1968), j’ai retrouvé le couple ami rue Lacépède : l’appartement était plus grand mais toujours aussi accueillant, et la musique toujours aussi présente. Sylvie, après l’agrégation (passée en 1965), s’enga- geait dans une carrière universitaire de germaniste. La carrière de René prenait son essor (thèse d’État en 1969). Leur premier fils, Jean-Philippe, est né la même année (1969) ; je revois René s’occupant du bébé, passant du violon aux soins infantiles avec le même naturel et la même dévotion.

Dans les années qui ont suivi, l’éloignement géographique dû à l’évolution de ma carrière a espacé nos contacts sans couper nos relations. Mais à mon retour à Paris en 1995, les retrouvailles ont été toutes naturelles, entre René et Sylvie d’un côté (rue Claude-Bernard), ma femme et moi de l’autre (établis dans un quartier voisin), et nous avons retrouvé une proximité qui n’a été rompue que par la mort de René. Nous avons repris spontanément nos rencontres amicales, musicales (et gastronomiques !), alternativement chez l’un et chez l’autre. Nous avons suivi, accompagné, commenté en confiance le développement et les progrès de nos enfants respectifs, puis, devenus retraités, ceux de nos petits-enfants. Et la musique faisait toujours partie de nos rencontres : nous avons revisité les Mozart de notre jeunesse, et René m’a entraîné hors des sentiers battus du répertoire classique (il adorait, parmi mille autres choses, les tangos de Piazzolla).

Mes souvenirs de ces rencontres régulières, dont la douce habitude n’émoussait pas l’attrait (j’ai peine à me représenter moi-même qu’elles se sont étendues sur plus de vingt ans), se bousculent. Je n’en évoquerai qu’un seul : un soir à mon domi- cile, nous devisions tranquillement lorsque nous avons eu la surprise d’être appelés successivement au téléphone, les Spector par leur fils Benjamin, ma femme et moi par notre fils François-Pierre, l’un et l’autre inquiets, soucieux de se rassurer sur le sort de leurs parents et de les rassurer sur leur propre sort : c’était le 13 novembre 2015, et l’attentat du Bataclan venait d’être commis, ce que nous ignorions jusqu’à leur appel.

René aimait la vie sous toutes ses formes, autant l’atmosphère calme et affec- tionnée du cercle familial (qui fut toujours une priorité pour lui) que la compagnie joyeuse, le bon vin, les plaisanteries, le théâtre, l’opéra, les voyages. Sylvie et lui aimaient à recevoir, à réunir famille et amis (chez eux à Paris ou dans leur maison de campagne à Turny, où il va de soi qu’un piano avait trouvé place), à organiser des fêtes, comme à Paris pour le soixante-dixième anniversaire de René, ou à Turny pour le cinquantième anniversaire de leur mariage. Lors de cette fête, après avoir accompagné lui-même au piano une chanteuse, il prit son violon pour offrir à Sylvie les Liebesleid et Liebesfreud de Kreisler, que j’eus le privilège d’accompagner.

La musique, je l’ai dit, faisait partie intégrante de sa vie : enfant merveilleusement doué pour le violon et la musique (pour ne pas dire enfant prodige), fréquentant le Conservatoire de Paris à l’âge de 10 ans, son avenir tout tracé avait été contrarié à l’adolescence par un accident de sport, qui, en limitant certains mouvements de son bras, lui rendait difficiles certaines acrobaties en doubles cordes. Les mathématiques y ont gagné ce que le violon y a perdu. Mais la musique n’a jamais cessé de l’accom- pagner sous de multiples formes. Son niveau de violoniste était exceptionnel pour un musicien non-professionnel (il déchiffrait et exécutait à vue toute partition, sans la moindre hésitation). Il pratiquait aussi l’alto, avec la même maîtrise, et il était également pianiste : il aimait accompagner des chanteurs, et je l’ai entendu jouer le Rêve d’amour de Liszt et la première ballade de Chopin. Retraité, il s’était tourné vers l’étude de la composition : il m’a montré plusieurs pièces, dont l’une construite sur les notes B.A.C.H. (payant ainsi le tribut que rendent tous les musiciens à celui qu’ils considèrent comme leur père).

Fuyant les premiers rôles que méritait son talent et auxquels il aurait pu aisément avoir accès, il recherchait avant tout la pratique collective de la musique, en orchestre (« Ut cinquième ») ou surtout en formation de chambre. Il eut le bonheur de pouvoir pratiquer la musique en famille avec ses trois fils (à qui il avait su transmettre l’amour et la pratique de la musique) : Benjamin au violon, David au violoncelle, Jean- Philippe au piano. Le salon de la rue Claude-Bernard était occupé par un magnifique piano à queue et un dispositif de pupitres et de chaises en bois ouvragé, de matière et de forme spécialement conçues pour accueillir les membres d’un quatuor à cordes. C’était là qu’il se plaisait par-dessus tout. Laissant à d’autres la partie trop en vue du premier violon, il tenait avec prédilection la partie d’alto, qu’il était seul à pouvoir tenir, et pour être au cœur de l’harmonie (exactement comme faisaient avant lui les plus grands, Bach et Mozart).

Son horizon intellectuel était sans limites, embrassant non seulement les sciences (où il brillait depuis ses multiples récompenses de jeunesse au Concours général) et la musique, mais aussi la littérature et les langues. Polyglotte insatiable, il ne pouvait se rendre dans un pays étranger (et il en visita beaucoup !) sans chercher à en comprendre et à en parler la langue. Il émanait de sa personnalité comme un rayonnement doux qui portait à la paix et à la concorde. Exigeant pour lui-même, bienveillant et tolérant à l’égard des autres, il cultivait jusqu’à l’extrême (et même jusqu’à l’excès) la modestie et la discrétion. Il était peu prolixe sur l’histoire de sa famille, et sur sa propre histoire d’enfant juif pendant la guerre, dont il ne parlait jamais spontanément. Peu enclin à se retourner vers le passé, et entièrement tourné vers l’avenir, il était capable de se libérer du joug des traditions sans se renier. Je n’ai pris que post mortem la mesure (sans doute partielle) de ses convictions et de ses enga- gements progressistes et humanistes, qu’il avait toujours tus, non par crainte mais par pudeur, et pour ne pas avoir l’air de s’en vanter ou de me faire la leçon.

Une maladie pulmonaire, qui le taraudait depuis plusieurs années sans entamer sa force d’âme, a fini par l’enlever au printemps 2018. Deux semaines avant sa mort, il me montrait avec animation la dernière fugue à laquelle il travaillait avec ardeur et qu’il voulait présenter à son professeur de composition ; nous avons longuement débattu de certaines difficultés cruciales. Du moins avait-il eu la satisfaction, dans ses derniers temps, de voir éclore le talent musical précoce de son petit-fils Raphaël. Sylvie, avec qui il forma un couple inséparable pendant plus d’un demi-siècle, et qui resta à son côté jusqu’à la fin, entretient sa mémoire, entourée de leurs trois fils et de leurs six petits-enfants, tous attentionnés.

René Spector était homme de science, homme de culture, homme de paix. Sa disparition m’enlève un ami cher, et enlève à l’humanité un être qui portait au plus haut degré les plus belles valeurs de l’Homme. Je fais un rêve : que la Terre soit peuplée d’hommes comme lui.

Pierre LE GOFFIC (1961 l)