AUCHIER Anne-Marie (dite Annie, épouse MAZINGUE) - 1951 L


AUCHIER
(Anne-Marie, dite Annie, épouse MAZINGUE)
, née le 22 mars 1930 à Paris, décédée le 30 avril 2011 à Paris – Promotion de 1951 L.

 


 

Née dans une famille aisée, Annie Auchier fait toutes ses études à Paris, et intègre l’ENS de Sèvres depuis la khâgne du lycée Fénelon en 1951. Elle est germaniste et prépare l’agrégation d’allemand à Sèvres et à la rue d’Ulm, qui regroupe alors les candidats des deux sexes. Elle est reçue au concours de 1956.

L’année précédente, elle a épousé son camarade Étienne Mazingue, de la promotion 1950, germaniste lui aussi, futur grand dix-septièmiste à Lille, puis à Paris-IV (1931-1986 ; voir la notice dans les Notices de 1988). Ses

premiers postes sont alors le lycée de jeunes filles d’Amiens, puis le lycée Carnot d’Asnières.

Mais, dès 1967, elle est appelée comme assistante à l’université d’Amiens, puis, deux ans plus tard, à l’université de Paris-IV-Sorbonne, issue de l’ancienne Sorbonne découpée et, faute de locaux adéquats au Quartier latin, dispersée : l’Institut d’études germaniques est installé, par la grâce du président Pompidou, depuis 1964 au Grand Palais, Annie Mazingue le fréquentera dès lors jusqu’à sa retraite. Là, comme assistante, puis comme maître-assistante (terminologie de l’époque), elle assure des travaux pratiques, séminaires et cours de littérature alle- mande moderne et contemporaine et de traduction, depuis le premier cycle jusqu’aux concours. Elle aime beaucoup enseigner la littérature en deuxième année de DEUG, s’estimant plus utile à ce niveau intermédiaire, passé le handi- cap du niveau de la langue en première année. Elle n’est portée ni au laxisme ni à la démagogie et les étudiants savent qu’ils sont jugés avec rigueur, mais avec justesse et justice. Une autre de ses préférences va à une UV, destinée à des étu- diants d’art et d’archéologie, un intérêt et une curiosité qu’elle partage avec l’une de ses filles, devenue conservatrice du patrimoine. Elle redécouvre ainsi avec plaisir de grands pans de l’art européen, de l’art antique, tout autant qu’elle se familiarise avec la préhistoire européenne...

Elle publie quelques recensions d’ouvrages de critique littéraire dans la Revue des études germaniques. Elle a inscrit un sujet de thèse, sous la direction de Claude David, sur Karl Leberecht Immermann, écrivain romantique puis réaliste de la première moitié du dix-neuvième siècle. Mais ses obligations familiales ne lui permettront pas de mener cette entreprise à bien. En effet, trois filles naissent : Béatrice, Frédérique puis Sophie-Dorothée, qui absorbent toute son énergie. Son amour pour sa famille est fort et solide. Elle verra ensuite grandir ses huit petits- enfants avec bonheur.

Les épreuves ne lui sont toutefois pas épargnées. Elle accompagne son mari au cours d’une inexorable maladie, et, restée seule, fille unique de parents divor- cés et remariés, elle veille sur leurs vieux jours et ceux de ses beaux-parents avec courage et constance. De petite taille, devenue très menue avec l’âge, elle reste une forte femme, en qui ses collègues voient dans les moments difficiles « un brave petit soldat ».

Annie conserve et cultive les amitiés du couple, françaises et allemandes, ger- manistes ou littéraires, normaliennes ou non. Dans le cercle de ses amis qui bénéficient de son art de recevoir et de sa table généreuse, on sait apprécier ses avis mesurés et sensés, mais aussi son humour qui lui confère encore une grande juvénilité, voire sa gouaille quand elle moque quelques travers, toujours sans une once de méchanceté ou de médisance.

Elle se rend souvent chez ses enfants, et les vacances la mènent aussi réguliè- rement à Menton, dans l’appartement qu’elle a acheté avec Étienne. Méprisant conseils et avertissements, elle ne renonce ni aux cigarettes ni aux petits verres de whisky occasionnels et conserve jusqu’au bout sa vivacité, sa curiosité intel- lectuelle et son affabilité.

Paul VALENTIN (1955 l), Geneviève MARTINEAU-CIMAZ (1959 L), Karola MACHATSCHEK, collègue d’Annie