DELCOUR Jean-Marie - 1956 l

DELCOUR (Jean-Marie), né le 17 novembre 1935 à Roubaix (Nord), décédé le 12 septembre 2018 à Saint-Trojan-les-Bains (Charente-Maritime). – Promotion de 1956 l.


Jean-Marie Delcour, l’aîné d’une fratrie de cinq enfants, naquit dans une famille de Roubaix que la guerre contrai- gnit à quitter le Nord . Après de multiples tribulations, elle s’installa en région parisienne : le père était employé de mairie au Vésinet, la mère au foyer.

Après le lycée Marcel-Roby (à Saint-Germain-en-Laye), Jean-Marie poursuit ses études aux lycées Condorcet (hypo- khâgne) puis Henri-IV (khâgne) . À l’entrée à l’ENS, il hésite entre la philosophie et la germanistique . Ayant opté pour l’allemand, il passe les années 1957-58 à Vienne, 1958-59 à Munich et obtient l’agrégation d’allemand en 1961.

Il effectue son service militaire de 1961 à 1963, à Saumur puis en Algérie . Auparavant, il occupe brièvement un premier poste à Amiens, qu’il ne retrouve pas à son retour, remplacé par un maître-auxiliaire . Il est alors nommé au lycée Marcel-Roby.

En 1963, Jean-Marie Delcour épouse Edwige Friedlander (1956 L).

De 1964 à 1966, il est assistant à la Sorbonne, de 1966 à 1968 à l’université de Nanterre, nouvellement créée . En 1968 il devient maître-assistant à Paris-X et revient en 1974 à Paris-IV Sorbonne . Membre du jury de l’agrégation d’allemand en 1974, il est aussi chargé de cours à l’ENS Fontenay et il enseigne à HEC .

En complément de la germanistique, Jean-Marie Delcour se familiarise avec le néerlandais, en particulier avec le poète Albert Verwey . Il publie des articles sur les littératures allemande et néerlandaise dans les Études germaniques, une Anthologie des poètes néerlandais (Aubier 1967) et une Anthologie des prosateurs néerlandais (Aubier 1968).

Jean-Marie Delcour interrompt sa carrière universitaire en 1974, détaché au minis- tère des Affaires étrangères . Il entre alors à l’OCDE, en tant que traducteur-réviseur anglais-français, avec pour spécialité l’éducation et les affaires sociales . En 1977, il quitte l’OCDE pour un poste d’administrateur à l’Unesco, éditeur des publications en français du secteur de l’Éducation, puis attaché au cabinet du directeur général, chargé des relations avec les États membres . Ses fonctions dans cet organisme furent l’occasion d’un voyage rocambolesque pour organiser les épreuves du baccalauréat égyptien à Gaza : il fallait, depuis le Caire, faire passer des caisses de sujets en transit, et avec force aléas, par Athènes !
 

Jean-Marie Delcour réintègre l’Université en 1982, maître de conférences à Paris-IV jusqu’à sa retraite en 1995 . Peu après, il quitte le Vésinet pour Feucherolles, où il fut conseiller municipal et maire-adjoint pour l’urbanisme .

Parallèlement à sa carrière universitaire et à ses fonctions dans les organisations internationales, Jean-Marie Delcour s’engage, en réserviste, dans des activités mili- taires . Convaincu de la nécessité d’une coopération franco-allemande, il œuvre comme traducteur dans les négociations . En 1994, il participe aux opérations en ex-Yougoslavie . Il est colonel interprète de réserve . La croix de Chevalier de l’Ordre allemand du Mérite lui est conférée ; c’est au titre du ministère de la Défense français qu’il avait, auparavant (1987), été nommé chevalier de l’ordre national du Mérite .

Jean-Marie pratiqua de nombreux sports : dès l’enfance l’équitation, puis la voile . Du peu d’années qu’il passa rue d’Ulm, comme la plupart des linguistes, il gardait un souvenir marquant de Robert Ruffin « le prof de gym » . Il était excellent nageur, et aussi alpiniste, skieur . Il fut victime d’un arrêt cardiaque alors qu’il nageait dans l’Océan au large de la Grande Plage d’Oléron .

Dans les papiers que Jean-Marie a laissés, des lettres de reconnaissance d’étudiant(e)s côtoient des lettres d’estime de responsables d’organisations internationales, ainsi que de personnalités militaires de haut rang faisant l’éloge de compétences straté- giques qui dépassent de loin son rôle d’interprète .

À son chevet, il y avait l’Anthologie de la poésie française de Georges Pompidou (1931 l) . Elle y restera .

« Celui qui a été ne peut plus désormais ne pas avoir été . Désormais, le fait mysté- rieux et profondément obscur d’avoir vécu est son viatique pour l’éternité . » (citation attribuée à Vladimir Jankélévitch, 1922 l) .

Edwige DELCOUR (1956 L)