BRISSON François - 1982 l
BRISSON (François), né à Nancy (Meurthe-et-Moselle) le 13 septembre 1961, décédé à Pau (Pyrénées-Atlantiques) le 10 octobre 2010. – Promotion de 1982 l.
Il y a six ans, le 10 octobre 2010, François Brisson nous quittait à l’âge de 49 ans, emporté par une terrible et foudroyante maladie . Le temps a passé, mais la douleur de l’absence est toujours là, pour ses proches, ses amis, ses collè- gues, ses anciens élèves . Son souvenir reste toujours vivace et je souhaite l’évoquer .
Il était l’aîné d’une famille d’enseignants ; son père était professeur de français, sa mère institutrice . François s’est montré très tôt intéressé par le milieu scolaire et s’est révélé excellent élève . Il a successivement fréquenté :
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– L’école primaire de Mourenx ;
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– Le collège Jeanne-d’Albret à Pau ;
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– Le lycée Louis-Barthou de Pau ;
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– Le lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse (1979-82) où nous nous sommes connus et avons cohabité à l’internat .
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– L’ENS de la rue d’Ulm (1982-87) où nous nous sommes retrouvés . Admis en option philosophie, François a obtenu successivement une licence de lettres modernes et d’allemand, une maîtrise de littérature comparée, l’agrégation externe d’allemand, et un DEA de littérature germanique et scandinave . Pendant ses études (1978), il connaît Cathy qui a partagé sa vie et qui est la mère de leurs quatre enfants : Julien, Alix, Victor et Arthur .
La carrière de François a été très variée :
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– Lycée français de Bruxelles (1986-88) : professeur en seconde, première etterminale ;
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– UniversitédeBordeaux(1988-89):chargédecoursdelittératureallemande(LCE);
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– Allocataire moniteur normalien (AMN) (1989-90) ;
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– ESC de Pau (depuis 1989) : chargé de cours, membre des jurys d’admission ;
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– Université de Pau (1991-94) : attaché temporaire d’enseignement et de recherche (ATER), puis détaché dans le corps des maîtres de conférences : classes de LEA du DEUG à la maîtrise, DESS de traduction et documentation spécialisées, cours de préparation à l’agrégation de lettres modernes (littérature comparée) ;
– Lycée Louis-Barthou de Pau (1994-2010) : professeur nommé pour un ensei- gnement prioritaire en CPGE littéraire augmenté d’un enseignement de langue allemande en 2de, 1re et Terminale . Il est « l’un des fondateurs de la khâgne du lycée » dira Alain Vaujany, proviseur, qui souligne que lui et ses collègues sont « fiers de la part qu’il a prise dans la construction d’une khâgne ambitieuse, au fil des seize promotions d’hypokhâgne de la rentrée 1994 à la rentrée 2009 » ;
– Il a été un membre actif du Groupe de recherche sur la culture de Weimar (MSH-CNRS) dirigé par le professeur Gérard Raulet (Paris-IV) . Centres d’in- térêt et publications : Conservatisme et progressisme dans la culture de Weimar, Historicisme et modernité réactionnaire... Plusieurs interventions à des colloques scientifiques internationaux et publications d’articles spécialisés et de traductions . François était le coordinateur de sa discipline au sein du lycée, il s’efforçait d’œuvrer à établir et conforter des liens de cordialité et d’amitié entre ses collègues de la disci- pline, ceux d’autres matières et les divers personnels de l’établissement . Il recherchait un travail d’équipe épanoui, efficace et respectueux de chacun . Il était très proche de ses élèves qui lui rendaient bien cet attachement . Ayant appris le combat qu’il allait devoir mener, sans attendre, contre la maladie, alors même que ses élèves passaient les épreuves écrites du concours de l’ENS, il est allé jusqu’au bout de lui-même pour les préparer aux épreuves orales d’allemand durant les trois derniers mois de l’année scolaire 2009-10 .
Cette volonté, cette détermination, nous la retrouverons dans son comportement envers sa famille et ses amis . Il était toujours présent, toujours prêt à écouter les problèmes des autres . Car cet enseignant à la pédagogie rayonnante était aussi un amou- reux des plaisirs simples de la vie : recevoir ses amis devant un verre de vin blanc ou un bon repas, partir en randonnée ou à la cueillette des champignons... Et tout cela dans la joie, avec ce sourire et ce rire que nous n’oublierons pas . Fidèle aux siens oui, fidèle à sa région qu’il a retrouvée à la fin de ses études pour y vivre et y enseigner, suivant toujours la voie qu’il souhaitait suivre, sans compromission, tel était François Brisson, mon ami .
Jean-Luc VILA (1981 s)