SOUTIF Michel - 1942 s
SOUTIF (Michel), né à Paris le 8 juillet 1921, décédé à Meylan (Isère) le 28 juin 2016. – Promotion de 1942 s.
Michel Soutif me faisait un jour part de la réponse que lui avait faite un collègue d’une université de sciences humaines à qui il avait demandé pourquoi on n’y enseignait rien sur les civilisations asiatiques ; ce n’était pas au programme de l’agré- gation ! C’était un symptôme de la maladie qui, inoculée sous la Révolution et l’Empire, avait atteint le système universitaire français, et contre laquelle Michel Soutif a consacré une part très importante de son activité à lutter avec succès .
Né en 1921, il intègre l’École en 1942, quand la France est occupée à la suite de « l’Étrange Défaite », ainsi caractérisée par Marc Bloch (1904 l) . Il épouse pendant leurs études à l’École, une sévrienne, Jeanne Guicherd, physicienne de la même promotion que lui ; ils auront trois enfants ce qui explique qu’elle ne passera sa thèse que quelques années après son mari .
Lors de son travail de « diplôme d’études supérieures », sur la foi d’un faux rensei- gnement, il pénètre dans un transformateur du laboratoire, et reste collé à une haute tension ; son camarade de promotion, François Valentin, le tire de là, mais il sera long à soigner, devra passer l’agrégation en dictant sa copie à un collègue littéraire, sera reçu premier, mais gardera toute sa vie une déformation de la main droite .
En 1946, lorsque, agrégé, il est nommé caïman, il va commencer une thèse ; il s’agit de lutter non seulement contre le retard séculaire du système universitaire, mais en plus contre celui accumulé pendant l’occupation, quand les Américains, renforcés par tous les scientifiques qui avaient fui Hitler, ont fait faire à la recherche, mili- taire ou non, d’énormes progrès . Michel Soutif, dans l’équipe que monte Pierre Grivet (1931 s), va se lancer dans une technique de mesure toute nouvelle, la résonance magnétique nucléaire .
Il est bon de remarquer comment il arrive, par son astuce en électronique à se passer de moyens plus lourds qu’il faudra, encore une dizaine d’années plus tard, acheter aux États-Unis . C’est dans le même état d’esprit qu’il utilise, à titre de conseiller scienti- fique, ses connaissances variées au calcul d’optimisation de réacteurs nucléaires . Son désir de voir son pays revenir au premier plan dans la course scientifico-industrielle, et en particulier dans la technologie des instruments de mesure, trouve son origine dans cette situation de l’immédiat après-guerre . En plus de son travail de thèse, nommé chef de travaux au laboratoire de l’École, il participe à la gestion, aidant le directeur, Yves Rocard (1922 s) ; cette expérience lui servira à connaître le retard du pays, mais aussi les possibilités, tant dans l’Université que dans l’industrie, de combler ce retard .
Sa thèse achevée, après un court séjour à Standford, il va être appelé à Grenoble, par Louis Néel (1924 s) qui veut adjoindre des études de magnétisme dynamique à ses travaux sur les composés magnétiques isolants . Mais le manque de cadres scien- tifiques est tel, quand la demande d’enseignement supérieur augmente si vite, que Michel Soutif ne peut abandonner tout de suite son poste de chef de travaux à l’École, et pendant un an, il doit cumuler, – son activité, pas son salaire –, avec son poste de maître de conférences (professeur de deuxième classe) à Grenoble .
Il va y développer un groupe de recherche en résonance magnétique, nucléaire et électronique, hébergeant des universitaires, dont Yves Ayant (1946 s) qui sera le professeur de physique théorique de l’université, et quelques chercheurs industriels, rémunérés par une compagnie voulant participer au progrès des radars, à une époque où elle n’avait pas en son sein les cadres scientifiques nécessaires .
Mais, bien que le Front populaire ait fait construire à Grenoble un bâtiment, « l’Ins- titut Fourier », pour y loger l’enseignement des mathématiques et de la physique, les laboratoires de magnétisme de Louis Néel, de très basses températures dirigé par Louis Weil (1932 s), d’électrostatique dirigé par Noël Felici (1934 s) et de cristallographie dirigé par Félix Bertaut occupent tout le volume disponible ou presque . Le manque de place est tel qu’un couloir a dû être transformé en bureaux pour les chercheurs !
Heureusement, Louis Néel obtient des crédits pour ajouter un étage à l’Institut Fourier, et surtout la création d’un Centre d’études nucléaires, le CENG, pour joindre des études de diffraction de neutrons à celles de magnétisme ; Michel Soutif, ainsi que ses collaborateurs vont voir leurs conditions de travail s’améliorer ; et la quantité de travail croîtra également . À son enseignement universitaire, qui se modernise, suivant un mouvement national, s’ajoute un cours sur les réacteurs nucléaires à l’Institut poly- technique de Grenoble, une école d’ingénieurs locale, la supervision scientifique d’un laboratoire de résonance magnétique au CENG et une participation active à l’expan- sion de l’Université, encore sous le système « facultaire » datant du Premier Consul .
Pendant cette période d’expansion, au cours des années 60, un domaine univer- sitaire avait été créé, sur le modèle des campus américains . De l’autre côté de la ville de nouveaux bâtiments, appartenant au CNRS, et proches du CENG, avaient été consacrés à la recherche en physique . Mais Michel Soutif, pensant qu’il fallait que sur un campus il y ait aussi de la recherche, y installa son laboratoire de spectrométrie, encadré par de jeunes docteurs, essentiellement des archicubes .
Pierre averbuCH (1951 s)
C’est à mon entrée à l’ENSJF en 1951 que je rencontre pour la première fois Michel Soutif. Il participe alors, en tant que « caïman » à la rue d’Ulm, à la formation des jeunes normaliens et normaliennes qu’il éblouit par ses talents d’enseignant. Il conservera toujours cet art d’exposer avec clarté tous les sujets, même les plus ardus, tout en éveillant la curiosité de l’auditoire.
Je retrouverai Michel Soutif dix ans plus tard à Grenoble . Il y dirige le Laboratoire de physique générale de l’Institut Fourier et souhaite accroître progressivement les thèmes de recherche qui y sont traités . C’est dans ce contexte que mon mari (André Kahane, 1950 s) et moi-même sommes recrutés en octobre 1961, en tant qu’ensei- gnants-chercheurs, pour diriger deux nouvelles équipes travaillant en spectroscopie moléculaire . Cette période grenobloise du laboratoire est présentée de façon détaillée dans la contribution de Pierre Averbuch .
En septembre 1967, le laboratoire qui est associé au CNRS depuis peu sous le nom de Laboratoire de spectrométrie physique, s’installe à Saint-Martin-d’Hères sur le domaine universitaire récemment créé par Louis Weil, doyen de la faculté des sciences de Grenoble . Excellent organisateur, Michel Soutif prépare ce transfert avec minutie en y faisant participer l’ensemble du laboratoire pendant la construction des nouveaux bâtiments et leur équipement, puis le déménagement . Des responsables sont désignés pour les différents secteurs : installations électriques, nature des sols, peintures, transport et réception de matériels délicats, etc .
À notre arrivée, le campus est encore très peu bâti et le domaine conserve par endroits un petit air champêtre : non loin du labo, une ferme est toujours en activité et il n’est pas rare de voir passer, tôt le matin, une laie suivie de quelques marcassins qui s’en vont boire à l’Isère . Le laboratoire comporte alors une centaine de personnes, dont 2/3 de chercheurs et 1/3 de personnels techniciens ou administratifs qui relèvent tous de l’Université ou du CNRS . Cet effectif se répartit en dix équipes de recherche qui ont en commun d’utiliser pour l’étude de la matière des techniques spectro- métriques très variées :
– Résonance de spin électronique animée par Michel Soutif (1942 s) . Le groupe
industriel de l’Alcatel, qui dispose de moyens particulièrement importants, en fait partie et témoigne de l’intérêt constant porté par Michel Soutif aux liaisons université-industrie .
– Structures cristallines animée par Pierre Ducros (1951 s) et Janine Bonneteau Lajzérowicz (1953 S) .
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– Science des surfaces animée par Pierre Ducros (1951 s) et Joseph Lajzérowicz .
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– Physique moléculaire animée par André Kahane (1950 s) .
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– Spectroscopie moléculaire animée par Josette Paillous Kahane (1951 S) .
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– Physique atomique animée par Jean-Claude Pébay-Peyroula (1949 s) .
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– Physique théorique animée par Yves Ayant (1946 s) .
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– RésonancemagnétiquenucléairedanslesmétauxaniméeparPierreAverbuch(1951s) .
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– Ferroélectriques animée par Joseph Lajzérowicz .
– Résonance magnétique nucléaire dans les polymères animée par Jean-Pierre Cohen-Addad .
Je garde un très vif souvenir des réunions de labo périodiques qui réunissaient autour du directeur les responsables des équipes de recherche ainsi que des repré- sentants des techniciens . On y évoquait le travail scientifique des équipes et les problèmes budgétaires, tout comme les avancements de carrière de l’ensemble des personnels . Michel Soutif les présidait avec une fermeté souriante (... ou pas), une imagination très constructive, beaucoup de clairvoyance, et une réelle attention pour les problèmes de personne .
Durant toute cette période, je suis constamment frappée par la curiosité toujours en éveil de Michel Soutif et son aptitude à parfaire ses connaissances . C’est ainsi que j’ai eu un jour la stupéfaction de l’entendre téléphoner en chinois . L’explication en était simple : l’université de Grenoble ayant signé un accord de partenariat avec celle de Wuhan en Chine, Michel Soutif avait appris le mandarin . Ces qualités, conservées jusqu’au bout, lui permettront d’avoir une vie de retraité très active intellectuellement .
Appelé à d’autres fonctions universitaires, Michel Soutif quitte la direction du laboratoire à la fin de 1976 . Deux autres directeurs lui succèdent : Jean-Claude Pébay-Peyroula (1949 s), puis Yves Merle d’Aubigné, avant que je n’assume moi- même les fonctions de directeur du laboratoire de 1987 à 1991 . Ces quatre années de direction m’ont permis de prendre conscience du poids et de la difficulté de la tâche : je n’en apprécie que davantage les qualités qui furent celles de Michel Soutif dans ses fonctions de direction, ainsi que la valeur des réalisations qu’il mena à bien .
C’est dans les dix dernières années que mon mari et moi-même avons vraiment noué des relations régulières avec Michel Soutif et sa seconde épouse Ruth qui était pour nous une amie de très longue date . Nous gardons un très beau souvenir de ces rencontres – tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, le plus souvent au restaurant – où se révélait toute l’étendue de la culture de Michel Soutif .
Absent de Grenoble pour les obsèques de Michel Soutif, Marcel Vallade qui assura la direction du Laboratoire de spectrométrie physique de 1996 à 2000, m’avait fait parvenir un message qui traduit parfaitement ma pensée : « ... Nous voilà tous un peu orphelins de ce père fondateur de Spectro . Quelle énergie, quelle lucidité, quelle humanité, quel insatiable appétit d’entreprendre et de découvrir le monde ! Il est resté jeune jusqu’à un âge avancé... » .
Josette PAILLOUS KAHANE (1951 S)
Michel Soutif a été avec Louis Néel, Louis Weil, Noël Félici et Erwin Bertaut l’un des fondateurs du site grenoblois scientifique, et du partenariat original mais essentiel avec le Centre d’études nucléaires de Grenoble (CENG, CEA Grenoble maintenant), en créant des laboratoires à l’Université et au CENG .
Président de l’université scientifique et médicale de Grenoble (USMG) de 1971 à 1976
À Grenoble, la loi Edgar-Faure de 1970 conduit à la création de l’université scientifique et médicale de Grenoble (USMG) associant la faculté des sciences, les facultés de médecine et de pharmacie . Elle prendra en 1988 l’appellation université Joseph Fourier‐Grenoble-I (UJF) .
Michel Soutif en sera le premier président de février 1971 à mars 1976 . Dans ce nouveau cadre universitaire, il tiendra un rôle fondateur et prospectif pour l’USMG, et l’université en général . Au cours de son mandat, il fut aussi, premier vice-président de la toute nouvelle Conférence des présidents d’université (CPU) . Il s’attachera, alors, à promouvoir les travaux communs entre médecins et scientifiques . Cette poli- tique conduira à situer la faculté de médecine de Grenoble dans les toutes premières facultés de médecine françaises, en promouvant le choix de recrutements d’excellence, souvent fondés sur la double compétence en sciences et médecine .
Michel Soutif a mis en place les nouveaux statuts de l’université, avec ses missions de formation adossées à une recherche d’excellence . Parmi ses priorités, il faut rappe- ler celle qui est liée à la formation des cadres techniques pour l’industrie avec la mise en place des nouvelles maîtrises des sciences et techniques (dès 1972) . Trente ans plus tard sera fondé Polytech‐Grenoble, l’école d’ingénieurs de l’UJF .
Michel Soutif favorisera également, avec l’appui de son collègue Louis Lliboutry (1940 s), glaciologue, l’installation de géophysiciens et inspirera ensuite ses succes- seurs pour l’installation à Grenoble d’une équipe d’astrophysiciens, autour d’Alain Omont (1957 s) .
Après son mandat de président
Michel Soutif soutiendra l’implantation sur le domaine universitaire (1979) de l’Institut de radio‐astronomie millimétrique (IRAM), institut européen qui venait d’être créé, avec ses antennes de réception installées sur le plateau de Bure, dans les Hautes‐Alpes . Ces initiatives conduiront en 1985 à la création de l’Observatoire des sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG) qui, à ce jour, après trente ans de recon- naissance internationale, contribue à la notoriété de l’université de Grenoble .
Michel Soutif a aussi soutenu le dossier scientifique de Grenoble pour l’accueil du futur Synchrotron européen (ESRF) en 1986, dans la suite de l’installation de l’Insti- tut Laue‐Langevin (ILL), le réacteur à Haut Flux franco‐allemand que son laboratoire avait appuyé .
Son inspiration au service de ses successeurs et son rayonnement au service des relations industrielles et internationales
Depuis son arrivée à Grenoble en 1951, Michel Soutif n’a eu de cesse de cultiver les liens avec l’industrie . Durant son mandat de président et au-delà, il s’attachera à promouvoir l’image de la technopole grenobloise .
C’est dans cet esprit qu’en 1981, alors président de l’Alliance Université‐Entreprise de Grenoble (AUEG), il crée, sous la présidence de Jean‐Jacques Payan (1956 s) et avec le soutien de la Chambre de commerce et d’industrie de Grenoble (CCIG), le SILUI (Service d’information et de liaison université‐industrie), ce qui conduira à la création du Service des relations industrielles de l’UJF .
Dans le cadre des programmes mobilisateurs créés au plan national en 1981, Michel Soutif met en place le programme « Instrumentation » . Il prolonge cette action au plan international avec la Chine et est un des premiers Français à s’y rendre avec des industriels dans les années 1980 pour tenir des expositions scientifiques et industrielles à Chengdu .
Plus tard, il sera à l’origine de l’accord, premier du genre en France, signé entre l’université et la municipalité de Shanghai sur la coopération universitaire, scien- tifique et technique (1er octobre 1984) . Cet accord sera étendu ensuite à la région Rhône‐Alpes . Il va alors promouvoir la coopération régionale avec Shanghai, notam- ment avec l’Université médicale n° 2, par la création dans cette université, et avec le soutien de l’université Stendhal, du Centre de formation au français fonctionnel de Chine (CFFFC), destiné à des auditeurs étudiants, universitaires et industriels . Il sera honoré du titre de « Professeur d’honneur » de l’Université médicale lors des manifes- tations de son cinquantenaire .
Cette initiative aura un prolongement, avec la mise en place d’une coopération médicale entre l’hôpital franco‐chinois de Suzhou et le CHU de Grenoble . Ce sera la base du jumelage entre les villes de Grenoble et de Suzhou, dont il sera le président du Comité de jumelage .
Il a reçu le Grand Prix, très rare à l’époque, de la Coopération scientifique franco‐ chinoise de la République populaire de Chine (2004) .
Au niveau de l’université, Michel Soutif a impulsé la création du service « Relations internationales », dont il sera le responsable jusqu’en 1994 .
Dans un souci de culture internationale partagée, il avait dès son mandat de président d’université initié un programme de formation et d’échanges d’étudiants et de professeurs avec l’École normale supérieure (ENS) de Bamako . Depuis 2010, cette initiative s’est transformée en un programme de coopération entre l’université de Grenoble et l’université de Bamako, « 300 cadres pour le Mali », programme d’excellence financé par la France et le Mali .
Le professeur, l’enseignant
Michel Soutif, professeur, a été un pédagogue éclairé et passionné par l’enseigne- ment et la transmission du savoir . Des générations d’étudiants enchantés et séduits par ses cours s’en souviennent encore . Très sensible à la nécessité de la diffusion de la culture scientifique et technique, il avait soutenu dans la nouvelle Maison de la Culture de Grenoble le développement du secteur « animation sciences », en favo- risant la mise à disposition de personnels enseignants-chercheurs de l’université . Cette expérimentation conduira quelques années plus tard, en 1979, à la création du Centre culturel scientifique, technique et industriel – La Casemate –, le premier en France . Michel Soutif a aussi mis ses talents au service de l’Académie delphinale dont il fut président en 2004‐2006 .
Il avait coutume de dire « qu’il serait fini le jour où il ne pourrait plus enseigner » . Alors, il continua d’enseigner jusqu’au dernier moment dans le cadre de l’université inter‐âges du Dauphiné (UIAD) . Il a fait bénéficier les étudiants et ses auditeurs de la culture internationale, par ses enseignements sur l’histoire des sciences et des tech- niques en Chine et en Extrême‐Orient . Il a écrit de nombreux livres dans ce domaine, toujours clairs, comme son enseignement, avec une solide documentation historique .
Son livre Naissance et diffusion de la physique, de la Sicile à la Chine a été réédité récemment par Grenoble Sciences‐EDP Sciences . La première édition de cet ouvrage avait reçu le prix Villemot de l’Académie des sciences (2004) . Le livret Grenoble, carre- four des sciences et de l’industrie, édité en français et en anglais, dans la collection Les Patrimoines, édition Dauphiné Libéré‐Musée dauphinois, est un trésor qui permet de saisir l’évolution de l’université et de Grenoble dans leurs dimensions scientifique et culturelle, technique et industrielle, et ce dans une perspective d’avenir et de stratégie internationale .
Pour conclure, j’ai conscience de n’avoir évoqué ici qu’une partie des réalisations de Michel Soutif : il avait le sens des réalités et les concrétisaient . Nous lui devons une profonde reconnaissance pour toutes les fondations qu’il a contribué à construire et qui portent aujourd’hui l’université et la science de Grenoble-Alpes .
Michel Soutif et Rassat-Gagnaire-archicubes, du CENG au domaine universitaire
On doit à Michel Soutif d’avoir sollicité André Rassat (1951 s) et Didier Gagnaire (1950 s) pour venir à Grenoble en 1961, comme professeurs à la faculté des sciences, dans le souci de renforcer la recherche en chimie sur Grenoble . Ils étaient tous deux caïmans au Laboratoire de chimie organique de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm . Michel Soutif avait lancé le développement à Grenoble de la résonance magnétique nucléaire en coopération avec le Centre d’études nucléaires de Grenoble (CENG) . André Rassat et Didier Gagnaire créent alors au CENG le Laboratoire de chimie organique physique dont ils seront les co-directeurs .
Puis, André Rassat répond à une sollicitation de l’université de concevoir un labo- ratoire de chimie organique réunissant des équipes aux thèmes trop dispersées . Il réussit à créer en 1980 un nouveau laboratoire sur le domaine universitaire, le LEDSS (Laboratoire d’études dynamiques et structurales de la sélectivité), dont il sera le directeur . En 1987, il sera amené à prendre la direction du Laboratoire de chimie organique de l’ENS-Ulm .
Dans le même sens, Didier Gagnaire sera amené à créer un nouveau laboratoire, le CERMAV (Centre d’études et de recherche sur les macromolécules végétales), faisant le lien entre chimie organique et biologie végétale, lui aussi sur le domaine universitaire, en relation avec l’École française de papeterie et le Centre technique du papier .
Alain NÉMOZ (1959 s)