AUGÉ (épouse LAFON puis POUZARD) Monique - 1952 S

AUGÉ (Monique, Jeanne, Eugénie, épouse LAFON puis POUZARD), née à Argentan (Orne) le 26 mai 1932, décédée à Saint-Jean-de-Verges (Ariège) le 7 septembre 2014. – Promotion de 1952 S.


Tous les ascendants paternels de Monique Augé étaient issus de cette Haute-Ariège où elle repose aujourd’hui . La famille alsacienne de son grand-père maternel s’était instal- lée dans le Tarn-et-Garonne . Sa grand-mère maternelle naquit dans une famille paysanne aveyronnaise dont elle avait hérité les qualités particulières de sagesse et de géné- rosité . Monique a également hérité de ses terroirs et de ses ancêtres une grande volonté et des valeurs simples d’engage- ment et de dévouement .

Antoine et Denise Augé, ses parents, étaient fiers de leur fille unique . Elle passa, pendant la Seconde Guerre mondiale, une partie de son enfance dans la vallée de Niaux (Ariège) puis poursuivit ses études au lycée de Montauban où elle obtint le premier prix de version latine au Concours général . Son père, professeur de mathé- matiques, ayant été nommé directeur du petit lycée Pierre-de-Fermat de Toulouse, elle y fit ses classes préparatoires et fut admise à l’École normale supérieure de jeunes filles en 1952 . Elle se maria en 1955, entre l’écrit et l’oral de l’agrégation, ce qui ne l’empêcha pas d’être brillamment reçue à ce concours .

Attachée de recherche au CNRS, elle eut ses deux premiers fils : François en 1956 et Dominique en 1957 . Peu après, elle soutenait une thèse sur « les plans d’expériences » sous la direction de Daniel Dugué (1930 s) et un second sujet sur le problème de Riemann-Hilbert .

Monique Augé fut successivement chargée de cours puis professeur à la faculté des sciences de Clermont-Ferrand (1959-1960) . Elle poursuivit sa carrière à Montpellier (1960-1968) . Son troisième fils, Martin, naquit à Foix (Ariège) à l’été 1961 . Elle fut ensuite nommée à l’université de Toulouse (1968-1973) puis à l’université de Créteil (1973-1984) .

En 1982 elle fut élue présidente de l’université de Paris-XII . En 1983, elle sera la première femme première vice-présidente de la conférence des présidents d’Uni- versité . En 1984, elle sera nommée recteur de l’académie d’Orléans puis en 1985 de l’académie de Nice . Après un bref passage à l’Inspection générale, elle sera désignée en 1989, pour huit ans, par Laurent Fabius, président de l’Assemblée nationale, comme membre du tout nouveau Conseil supérieur de l’audiovisuel . Encore une fois, elle travaillera avec conscience, sérieux et modestie dans ce domaine comme dans les autres . Ses enfants se souviennent avec émotion de son discours lors de sa retraite en 1997 : « j’ai vécu une aventure exceptionnelle, rencontré des gens extraordinaires, essayé de faire tout mon possible . »

Monique sera conseillère municipale de Verrières-le-Buisson entre 2001 et 2008 . En cela elle poursuivait son engagement militant . À des titres divers, elle fut membre de la conférence des recteurs européens, de la commission française de l’Unesco, commandeur de la Légion d’honneur .

Monique fut une femme combative et une mère attentive et prévenante . Ses capa- cités et son esprit si vifs vont peu à peu décliner sous les coups de boutoir de la maladie d’Alzheimer . Elle nous quittera en inspirant à ses proches deux simples mots « Amour et admiration » .

François, Dominique et Martin Lafon, ses enfants .