BÉRARD (épouse LUC) Lucette - 1943 S

BÉRARD (Lucette épouse LUC), née le 30 mai 1922 à Blida (Algérie), décédée le 26 octobre 2014 à Paris. – Promotion de 1943 S.


Lucette était fille unique ; elle gardait un bon souvenir de son enfance à Blida où sa mère était institutrice et direc- trice d’école, mais la famille rentre en France pour les études secondaires de Lucette, et s’installe dans un bel apparte- ment, 17 rue Lagrange, près de la place Maubert, à Paris . Bonne élève, Lucette entre, en 1940 dans la Taupe féminine du lycée Fénelon à Paris, pour préparer le concours de l’ENS Sèvres, où elle est reçue en juin 1943 .

J’ai donc fait sa connaissance en octobre 1943 à la Maison des étudiantes, 214 boulevard Raspail, où l’ENS s’était installée . Sa maman, très accueillante, m’a invitée chez elle un dimanche de la rentrée car ma famille habitait Clermont-Ferrand . Lucette avait bon caractère et s’entendait avec tout le monde ; elle était gaie et a fraternisé d’emblée avec les provinciales dont je faisais partie . Comme la plupart de nos camarades, elle a choisi de préparer l’agrégation de mathématiques . Mais, bien que sa mère habitât Paris, Lucette a été obligée par le règlement de l’École d’être interne, au 214 boulevard Raspail, avec les autres élèves . Elle jouait admirablement du piano et nous faisait danser, le soir dans le hall sur le Danube Bleu ou les valses de Chopin qu’elle connaissait par cœur car, avec la défense passive, nous ne pouvions pas sortir le soir .

Reçue à l’agrégation de mathématiques en 1951, elle a son premier poste à Chartres ; elle se marie avec Francis Luc le 27 décembre 1952 ; son fils unique, Henri, naît le 20 octobre 1953 ; elle est alors nommée à Paris, dans plusieurs établissements et terminera sa carrière au lycée Claude-Monet dans le XIIIe arrondissement où elle exerça dans une classe préparatoire à HEC .

Son fils Henri m’a dit que Lucette était une vraie parisienne, qu’elle n’envisageait pas de vivre et de mourir ailleurs qu’à Paris... Mais elle aimait s’échapper pendant l’été pour aller dans les Alpes . Après son départ en retraite et le décès de son mari, elle s’installa dans un petit appartement du XIIIe arrondissement où elle aimait recevoir ses amies ; son accueil y était chaleureux, les repas qu’elle offrait étaient délicieux . Elle se livrait en solitaire à quelques escapades : Dieppe, La Rochelle, Nantes, par le train : elle y restait un jour ou deux . Preuve de l’activité de son esprit : elle n’y renonça que pendant ses derniers mois, éprouvée par la maladie .

Nous correspondions beaucoup ; à la fin nous nous téléphonions souvent . Nous étions aussi très proches de Maïtoue Lignon (1943 S) qui s’était retirée chez sa fille en Normandie et qui s’est éteinte trois semaines seulement avant elle .

Suzanne ARCAIX GÉLY (1943 S)